L’université n’a pas les moyens de ses ambitions

les ambitions de l'université

La démocratisation de l’enseignement supérieur n’est plus à faire. Aujourd’hui, le savoir ne suffit plus, il faut désormais accompagner vers l’emploi. Une étude internationale du centre d’analyse stratégique rendue publique, il y a quelques jours, révèle les difficultés de l’université française dans sa nouvelle mission.

Le qualitatif plutôt que le quantitatif

Peut mieux faire. Une étude universitaire internationale du Centre d’analyse stratégique (CAS) vient dire l’échec de l’université en France : elle n’a pas su où n’a pas voulu rompre avec l’idée selon laquelle elle n’est là que pour dispenser un savoir et non orienter l’étudiant dans la construction de “son chemin de fer” professionnel.

La fac doit reconsidérer sa mission. À l’heure de l’autonomie, elle doit intégrer la notion de péri-universitaire ou de programme d’accompagnement pédagogique à l’insertion professionnelle, estime le Centre d’analyse stratégique.

Aujourd’hui, 20% des élèves inscrits à la fac n’obtiennent aucun diplôme. Les étudiants issus des milieux modestes sont, hélas encore, les plus concernés. En 2012, l’université française est ouverte à tous les profils sociologiques, mais la réussite réservée à certains. L’échec est bien là.

Des solutions ?

Avoir les moyens de ses ambitions. L’université française a besoin de moyens ou d’une nouvelle distribution des aides. Pour preuve, quand l’état débourse 14.850 pour un élève de classe préparatoire, il n’en consacre que 10.000 pour un étudiant à l’université. Le Centre d’analyse stratégique suggère au gouvernement de mieux doter les universités. Un financement qui ne serait pas le même pour tous les établissements, mais fonction de l’origine sociale des étudiants. Le Centre d’analyse stratégique préconise également “une contribution additionnelle des étudiants”. Dit autrement, il voudrait une augmentation des frais de scolarité ou encore un financement par les entreprises et les collectivités territoriales. Il y a fort à parier que la première recommandation provoque la colère de parents et syndicats. La seconde ne pourra pas se faire, compte tenu de l’état des finances des régions et des départements. L’échec est encore là.

L’État réfléchirait même à faire payer les frais d’inscription en classe préparatoire aux grandes écoles à la rentrée 2013…

Si les universités échouent, pour le moment, à fabriquer des diplômés prêts à affronter le monde professionnel, il faut se rappeler qu’elles ne sont autonomes que depuis peu. La priorité fixée aux universités a longtemps été de prendre part à la démocratisation de l’enseignement supérieur. Il va falloir être, une fois de plus, patient. Le changement n’est pas pour maintenant.

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