Une rentrée sur fond de protestations en région parisienne

Une rentrée scolaire protestation paris

Invité à s’exprimer sur l’antenne de différents médias, le ministre de l’Éducation nationale s’est voulu rassurant, quant aux actions mises en œuvre par le gouvernement pour une rentrée “normale”. Mais, une semaine seulement après la reprise des cours, les mesures annoncées tardent déjà à venir. Plusieurs établissements de la région parisienne déplorent un manque de moyens.

La rupture, et après…

À président “normal”, rentrée scolaire normale ? Les mesures d’urgence promises par M. Peillon, ministre de l’Éducation nationale, ne parviennent pas encore à colmater les brèches laissées par la droite. Le président Hollande qui a fait de l’école sa priorité, a promis la création de 60 000 postes sur la durée de son quinquennat. Vincent Peillon entend honorer cette promesse de campagne : “Pour l’année qui vient [rentrée 2013] et pour les trois ans [rentrées 2014, 2015 et 2016], nous allons d’abord recruter autant de professeurs que ceux qui partent à la retraite et nous allons rajouter 10 000 postes par an, dont d’ailleurs un certain nombre seront aussi pour former les professeurs”.

6000 postes, dont 1280 postes de professeurs, ont été créés cette année, a insisté le ministre, sur l’antenne d’Europe 1. La rupture avec la politique de Nicolas Sarkozy n’est plus à prouver dans le verbe. Sur le terrain, la colère des parents et du personnel enseignant est bien réelle.

La région parisienne, foyer de contestations

Au collège Iqbal Masih de Saint-Denis (93), des parents ont bloqué l’entrée de l’établissement et les professeurs se sont mis en grève, réclamant davantage de salles de classe, de personnel et de surveillants, rapporte l’AFP. La fédération de parents d’élèves, FCPE, indique que le collège est passé d’un effectif de 590 élèves, l’an dernier, à 696. Une augmentation qui aurait dû s’accompagner du recrutement de professeurs. Aujourd’hui encore, rien. L’établissement doit aussi faire face à un manque d’infrastructures.

La réponse est venue de Mathieu Hanotin, vice-président PS du conseil général chargé de l’éducation : “Deux préfabriqués doivent être ajoutés dans la cour, le premier le 15 septembre et l’autre pendant les vacances de la Toussaint”. Passez votre chemin, la messe est dite. Quid du personnel et des surveillants réclamés…

À Saint-Denis toujours, des professeurs du collège Henri Barbusse ont voté la grève. Ils dénoncent l’absence d’une infirmière et des postes d’enseignants toujours vacants. Les grévistes seront reçus le 11 septembre, a indiqué l’inspection d’académie. Dans l’Essonne (91) des parents d’élèves contestent, eux, la fermeture d’une classe sur les trois de l’école maternelle de Longpont-sur-Orge. Pour se faire entendre, ils ont décidé d’occuper les lieux durant la journée. Delphine Antonetti, maire (DVG) de Longpont-sur-Orge, parle d’une situation absurde : “nous avons le même nombre d’élèves (que l’année précédente) et on nous supprime une classe”. Impossible de dire quelle sera l’issue de ce mouvement.

La rentrée 2012 n’aura donc pas été aussi “normale” que prévue pour les 12,22 millions d’élèves et 850 000 enseignants. D’autres voix pourront très bientôt se faire entendre : L’UNEF et la Fage (principaux syndicats étudiants) ont prévenu : le discours pourrait bien laisser place à la manifestation, si les aides financières annoncées pour les étudiants sont repoussés. Le gouvernement a encore fort à faire.

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