Étudiant et écrivain : faire relire et corriger son manuscrit pour l’éditer
L’étudiant en lettres ou en littérature caresse bien souvent un rêve : celui de devenir écrivain. Entre les cours de stylistique et les dissertations sur les grands auteurs, il noircit des pages, esquisse des récits, affine sa plume dans l’espoir qu’un jour son propre livre prenne place sur les étagères d’une librairie. Mais écrire un manuscrit ne suffit pas. Le passage de l’ombre à la lumière de l’édition est une étape ardue, jalonnée d’embûches et d’exigences incontournables. Parmi elles, la relecture et la correction apparaissent comme un préalable indispensable avant toute soumission à une maison d’édition.
Entre passion et rigueur : le travail de l’étudiant-écrivain
Les étudiants en littérature baignent dans un univers où la langue est une matière vivante, où chaque texte analysé est une leçon de style, où les heures passées à décortiquer Balzac, Duras ou Sartre forgent une plume affûtée. À force d’étudier les œuvres des grands écrivains, ils apprennent à manier la langue avec subtilité, à jongler avec les figures de style et à comprendre les mécanismes narratifs.
Cependant, s’il est vrai que l’exercice universitaire affine la maîtrise de la langue, il n’apprend pas toujours à construire un roman ou à captiver un lectorat. L’écriture créative ne s’inscrit pas dans un cadre rigide, mais exige un travail patient, une maturation du style et une discipline souvent solitaire. Contrairement à une dissertation où l’argumentation doit suivre un schéma préétabli, l’écriture d’un roman ou d’un recueil de nouvelles requiert une liberté qui peut s’avérer déstabilisante.
L’étudiant-écrivain doit donc se confronter à un double défi : apprendre à écrire hors du cadre académique tout en répondant aux exigences d’une édition exigeante et sélective. Il doit accepter la nécessité des réécritures, la rigueur du perfectionnement, et surtout, la relecture critique de son manuscrit. Ce processus, parfois long et décourageant, est pourtant essentiel pour espérer un jour voir son œuvre publiée.
Présenter son manuscrit aux maisons d’édition
Avant de songer à envoyer son texte à un éditeur, l’étudiant-écrivain doit se poser une question essentielle : mon manuscrit est-il prêt ? Trop souvent, la fougue de la création pousse à envoyer un texte trop vite, sans prendre le temps de le retravailler en profondeur. Or, un éditeur ne pardonne pas les erreurs d’inattention ou les incohérences dans un récit.
Un manuscrit doit être présenté dans une forme achevée, avec une langue fluide et sans fautes, une structure solide et une intrigue bien ficelée. Il ne suffit pas d’avoir une idée originale ou une belle plume, encore faut-il que l’ensemble du texte tienne la route et soit agréable à lire. Pour cela, certaines étapes sont incontournables avant l’envoi :
- Corriger les fautes et incohérences : Un manuscrit bourré de fautes ou d’approximations sera systématiquement rejeté. Une orthographe irréprochable et une syntaxe fluide sont des exigences minimales.
- Travailler la cohérence narrative : Il faut vérifier que l’intrigue se tient, que les personnages sont cohérents, que le rythme est maîtrisé. Un récit mal construit ou des personnages incohérents peuvent perdre le lecteur et nuire à l’intérêt du texte.
- Soigner la présentation : Un manuscrit doit être paginé, justifié, avec une police lisible (Times New Roman, Garamond, Arial). Il doit être envoyé sous un format standard (généralement en fichier PDF ou Word), avec un interligne suffisant pour faciliter la lecture.
- Accompagner son texte d’une lettre de présentation : L’éditeur reçoit des centaines de manuscrits ; il est essentiel d’accompagner son texte d’une lettre claire et concise, mettant en avant l’originalité de l’ouvrage et le parcours de l’auteur. Cette lettre doit capter l’attention et donner envie de découvrir le manuscrit.
Enfin, il est recommandé de se renseigner sur les maisons d’édition avant d’envoyer son manuscrit. Chaque éditeur a une ligne éditoriale spécifique ; inutile d’envoyer un roman fantastique à une maison spécialisée dans la littérature historique. Une étude préalable permet d’éviter les envois inutiles et d’augmenter ses chances d’être lu.
Préparer son manuscrit pour l’édition : mise en page et normes à respecter
Outre la qualité du contenu, un manuscrit bien présenté et conforme aux standards de l’édition augmente considérablement ses chances d’être pris en considération par un éditeur. Un texte mal mis en page, illisible ou non conforme aux usages éditoriaux risque de décourager le comité de lecture avant même qu’il ne s’intéresse à son fond.
Voici quelques règles essentielles à suivre pour optimiser la présentation de son manuscrit :
- Format de fichier : La plupart des éditeurs demandent un document Word (.docx) ou un fichier PDF. Vérifiez toujours les exigences spécifiques de chaque maison d’édition.
- Typographie et mise en page : Privilégiez une police sobre et lisible comme Times New Roman, Garamond ou Arial, en taille 12, avec un interligne de 1,5 ou 2 pour aérer le texte.
- Marge et pagination : Utilisez des marges d’au moins 2,5 cm et numérotez systématiquement les pages.
- Titre et chapitrage : Indiquez clairement le titre du manuscrit et structurez votre texte en chapitres bien délimités.
- Présentation de la première page : La page de titre doit comporter le titre de l’ouvrage, le nom de l’auteur, ses coordonnées et éventuellement un bref résumé.
Un manuscrit bien présenté reflète le sérieux de son auteur et facilite le travail du comité de lecture. En respectant ces normes, l’étudiant-écrivain démontre qu’il connaît les exigences du métier et augmente ses chances d’attirer l’attention d’un éditeur.
Éditer son livre : auto-édition ou maison d’édition ?
Une fois son manuscrit finalisé et corrigé, l’étudiant-écrivain doit se poser la question du mode de publication. L’édition traditionnelle offre une reconnaissance et une diffusion plus large, mais elle est exigeante et sélective. Il faut souvent attendre des mois pour obtenir une réponse, et les chances de recevoir une acceptation restent minces. En revanche, l’auto-édition permet à l’auteur de conserver un contrôle total sur son ouvrage et d’en assurer lui-même la promotion. Toutefois, cette voie demande un investissement important en termes de communication, de distribution et de visibilité. Chaque option présente ses avantages et ses contraintes, et le choix dépend des objectifs et des attentes de l’auteur. Certains écrivains optent d’abord pour l’auto-édition avant d’être repérés par une maison d’édition, tandis que d’autres préfèrent persévérer dans la voie classique en soumettant leur manuscrit jusqu’à trouver un éditeur prêt à le publier.
La difficulté d’être publié : l’importance de la relecture et de la correction
Le monde de l’édition est un univers fermé où les portes ne s’ouvrent qu’à ceux qui ont su présenter un texte impeccable. Les maisons d’édition reçoivent des centaines, voire des milliers de manuscrits chaque année. La moindre faute, la moindre incohérence peut suffire à décourager un comité de lecture, déjà submergé de propositions.
C’est pourquoi il est impératif de faire relire et corriger son manuscrit par un regard extérieur avant tout envoi. Une relecture critique permet de repérer les maladresses stylistiques, les répétitions, les longueurs, les passages confus. Elle permet aussi d’améliorer la fluidité du texte et d’assurer une cohérence narrative sans faille.
Pour cela, plusieurs options s’offrent à l’aspirant écrivain :
- Les relectures par des pairs : Demander à des amis étudiants, à des professeurs ou à des proches ayant un regard critique d’analyser le texte. Ils peuvent pointer les faiblesses du récit et proposer des améliorations.
- Les ateliers d’écriture : Certains programmes universitaires ou groupes d’écriture permettent d’échanger avec d’autres auteurs en herbe, de confronter son travail à des critiques constructives et d’affiner sa plume.
- Les services de correction professionnels : Pour une correction approfondie, faire appel à un correcteur ou un service spécialisé comme faire corriger son manuscrit peut être un choix judicieux. Ces professionnels traquent les fautes, améliorent le style et peaufinent le texte avant son envoi aux maisons d’édition.
Un manuscrit parfaitement révisé a plus de chances d’attirer l’attention d’un éditeur. Une écriture fluide et maîtrisée témoigne du sérieux de l’auteur et renforce son professionnalisme aux yeux des maisons d’édition.
De la patience et du travail
L’étudiant qui rêve d’être publié doit accepter que l’écriture ne soit pas qu’une question de talent, mais avant tout un travail d’artisan. Un roman ne s’écrit pas en une nuit, et même les plus grands auteurs ont dû faire face à de nombreuses réécritures avant d’aboutir à une version satisfaisante.
La correction et la relecture sont les dernières étapes d’un processus long et exigeant, mais indispensable pour espérer franchir les portes d’une maison d’édition. Soumettre un manuscrit imparfait revient à prendre le risque d’un refus immédiat, là où un texte peaufiné aura toutes ses chances.
Avec de la rigueur, de la persévérance et un souci du détail, l’étudiant-écrivain peut transformer son rêve en réalité et voir, enfin, son livre trouver son public. La route est longue, mais chaque mot retravaillé, chaque page perfectionnée rapproche un peu plus du but ultime : être lu et publié.
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