Vers la fin de la gratuité des classes prépas ?

les frais de scolarité en prépa

Près d’un mois après une rentrée scolaire que le pouvoir a voulue normale, le vernis craque pour dévoiler une mesure qui fait déjà débat, auprès de parents et syndicats. Les parents pourraient avoir à débourser 181 euros par enfant admis en classe préparatoire, à la rentrée 2013.

Mort annoncée d’un privilège en prépa

Certaines réformes se font dans l’ombre. Après les traditionnels effets d’annonce, visant à rassurer quant aux mesures prises par le gouvernement Ayrault en faveur de l’éducation, la réalité économique refait surface. Les caisses de l’État sonnent creux. Le gouvernement envisagerait de mettre fin à la gratuité de l’inscription en classe préparatoire aux grandes écoles, à en croire l’entourage de Geneviève Fioraso, ministre de l’Enseignement supérieur. La raison ? Les élèves de ces classes ouvrant aux postes les plus en vue du pays coûtent cher : l’État consacrerait 15.290 euros à chaque élève de prépa, contre 10.180 euros pour un étudiant d’IUT ou d’université, d’après des chiffres de l’Éducation nationale.

Devant cette “inégalité”, les parents d’élèves pourraient avoir à payer 181 euros de frais d’inscription, soit une somme égale à celle déboursée par un étudiant de licence à l’université.
L’argument visant à justifier cette réforme serait de dire que, si nous considérons que 51% des étudiants de ces filières sont des enfants de cadres et professions intellectuelles supérieures, il serait tout à fait normal qu’ils payent. Qu’en est-il de ceux dont les parents n’ont pas les moyens financiers ?

 À qui profite la réforme des CPGE ?

Si l’alignement des droits d’inscription en classe prépa sur ceux de l’université entrait en vigueur, l’État pourrait empocher quelque neuf millions d’euros. Seize millions d’euros supplémentaires pourraient être engrangés, si la mesure s’appliquait également aux sections de technicien supérieur. Une piste qui serait déjà à l’étude.
La Fédération des parents d’élèves de l’enseignement public (PEEP), de son côté, s’inquiète. La PEEP estime que cette mesure ne ferait que fragiliser d’avantage le budget consacré par les parents aux études de leurs enfants. Ils auraient alors, en plus des frais pour le logement et ceux des inscriptions au concours, à avancer 181 euros. D’après Valérie Marti, présidente de la PEEP, l’argument de dire que les familles des élèves de prépa peuvent assumer cette somme parce que socialement favorisés ne vaut pas. “Il y a toutes les autres”, rappelle la présidente. Et Valérie Marti d’enfoncer le clou : “C’est facile de parler d’élitisme si on n’aide pas les élèves brillants issus de familles moins favorisées !”. La Fédération de conseil des parents d’élèves (FCPE) aborde le problème différemment. Jean-Jacques Hazan son président, considère que la vraie réflexion doit être menée au sujet de la “refonte du système éducatif et sur les possibilités d’une vraie gratuité de l’école, avant de regarder comment on pourrait la limiter… ”. Le débat est ouvert. L’avenir dira le reste.

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