Une querelle divise les dirigeants d’établissements et les syndicats quant au nombre d’élèves souhaitable par classe préparatoire. Quand les uns soutiennent qu’un effectif de quarante-huit est tout à fait acceptable, les autres dénoncent une surcharge nuisible à la qualité de l’enseignement. Qu’importe les divisions, la priorité pour le ministère de l’Enseignement supérieur est, aujourd’hui, de faire des économies.
La pomme de discorde du nombre d’élèves en prépa
En 2006, il a été décidé de fixer à quarante-huit le nombre d’élèves par classe préparatoire. Aujourd’hui, l’Union des professeurs de classes préparatoires scientifiques (UPS) prend la parole. D’après l’UPS, il faudrait quarante ou quarante-deux élèves par classe, au-delà, il n’est plus possible de parler d’excellence de l’enseignement. “Les rectorats incitent à bourrer les classes jusqu’à quarante-huit, voire cinquante élèves !”, dénonce Bruno Jeauffroy, président de l’UPS.
Le sureffectif concerne majoritairement les lycées prestigieux des grandes villes
Louis-le-Grand, Henri-IV, Fermat à Toulouse ou encore Montaigne à Bordeaux. Mais, qu’on ne s’y trompe pas. Ce qui est problématique pour l’Union des professeurs de classes préparatoires scientifiques ne l’est pas pour ces établissements. Chacun est convaincu qu’il y a un effet bénéfique à avoir des classes de plus de quarante-huit élèves. Pour Emmanuel Dupont, proviseur adjoint au lycée du Parc à Lyon, “un effectif de quarante-huit ou cinquante élèves est stimulant”.
À en croire, “[sa] plus mauvaise expérience fut une khâgne BL à vingt- cinq”. L’argument est le même chez Michel Bouchaud, président de l’Association des proviseurs de lycées de classe préparatoire et proviseur du lycée Louis-le-Grand (Paris 5e) : “Il n’y a pas de règle absolue. Quarante-huit élèves est tout à fait acceptable pour ces grands lycées qui sont, c’est vrai, sous pression mais qui forment des très bons étudiants triés sur le volet et motivés par des études difficiles. En revanche, dans les filières technologiques, des effectifs de trente ou vingt sont plus adaptés.”
Paris et le désert français du nombre d’élèves en CPGE
Le problème du sureffectif ne doit pas être entendu du seul point de vue des conditions d’enseignement, prévient l’Union des professeurs de classes préparatoires scientifiques. La concentration des élèves dans un même établissement, a pour effet de vider les lycées périphériques, au risque de voir ces derniers fermer leurs classes préparatoires. Quand nous savons la vigilance du rectorat sur la répartition des moyens, la fermeture de certaines classes préparatoires pourrait, d’ores et déjà, être envisagée.
Les classes préparatoires devraient connaître dans les années à venir de profonds changements : le premier pourrait concerner la fin de la gratuité de l’inscription. Les parents d’élèves pourraient avoir à payer 181 euros de frais d’inscription, soit une somme égale à celle déboursée par un étudiant de licence à l’université. Si l’alignement des droits d’inscription sur ceux de l’université entrait en vigueur, l’exécutif pourrait empocher quelque neuf millions d’euros. Seize millions d’euros supplémentaires pourraient être engrangés, si la mesure s’appliquait également aux sections de technicien supérieur. La priorité pour le ministère de l’Enseignement supérieur est, aujourd’hui, de savoir comment faire des économies. La règlementation sur le nombre d’élèves par classe préparatoire attendra.
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