Choisir c’est renoncer
« Choisir, c’est renoncer », affirmait André Gide. Les jeunes face à leur orientation éprouvent pleinement cette vérité ! Sélectionner un domaine, un métier, trier parmi différents parcours de formation, hiérarchiser des vœux… donc éliminer des possibilités… renoncer à certaines matières intéressantes, renoncer à certaines carrières auxquelles malgré les passerelles nombreuses, on ne pourra accéder…
S’orienter, c’est décider à un moment de sa vie non pas ce qu’on sera, mais ce qu’on ne sera probablement jamais !
En des temps plus anciens, nul doute possible concernant l’orientation ! La reproduction sociale faisait son travail et l’immobilité était coutumière : le fils de commerçant reprenait l’affaire familiale, et le fils de médecin devenait médecin à son tour ! Aujourd’hui, la réalisation de soi passe par la nécessité de s’accomplir parfaitement et la carrière professionnelle, outre un marqueur social, devient la vitrine de la personnalité de l’individu. Cela a de quoi faire frissonner les très jeunes adultes !
S’engager fait peur dans l’orientation scolaire
C’est bien là que se situe le problème ! Alors que le jeune est encore en pleine maturation, c’est-à-dire en phase de construction de son identité, on lui demande d’affirmer ses choix ! Et la pression est forte : les professeurs, les parents, l’entourage… Répondre à la question « qu’est-ce que tu veux faire plus tard ? » revient pour le jeune à s’exposer et donc à se mettre en danger. Tous les jeunes n’entrent évidemment pas dans ce cas de figure.
Il y a ceux qui osent, qui ont confiance… mais ils sont de plus en plus rares et la grosse majorité des grands adolescents remet à plus tard la prise de décision : le « je ne sais pas » devient la réponse passe-partout, les envies se brouillent et le désir d’avancer peine à prendre le dessus. Pire encore, la démotivation parfois s’accroit… 29% des jeunes se disent mal orientés et plus de 60% s’installent dans l’incertitude complète ! En cherchant sa voie, le jeune se cherche lui-même et il est souvent nécessaire de l’aider.
Accompagner dans l’orientation scolaire n’est pas facile
Aider un jeune est une tâche compliquée… et encore plus compliquée lorsqu’il s’agit de ses propres enfants ! Une des clés est de rester toujours positif… même lorsque le jeune évite la discussion au sujet de son avenir… même lorsqu’il repousse les recherches sur les filières, les écoles, les métiers… même lorsqu’il veut se lancer dans un projet qui ne correspond pas aux standards de ses parents… Écouter sans juger, conseiller sans imposer, repousser le fameux « à ta place, je… ». Accompagner un jeune, c’est sauter dans l’inconnu avec lui ! Car la période de l’orientation, c’est apprendre à composer avec l’indécision, c’est accepter de vivre un temps de confusion, c’est voir son enfant hésiter, douter.
Bien des parents ne le supportent pas et font appel à des professionnels. L’intérêt pour eux est bien évidemment de prendre de la distance afin d’éviter les conflits qui ébranlent parfois les familles en période d’orientation. Enfin, il ne faut pas négliger la nécessité d’avoir une information actualisée parce que les études supérieures sont en mouvement perpétuel avec de nouvelles voies, de nouvelles passerelles, de nouveaux diplômes et il est essentiel d’avoir accès à une information fiable.
Pour tout renseignement complémentaire, n’hésitez pas à contacter connectorientation@gmail.com.
Elisabeth LÊ, PhD – Université Lyon 1 – Conférencière et Coach certifiée
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