À l’inverse des classes préparatoires, l’université est ouverte à tous. Seulement, les résultats en première année montrent que la moitié des étudiants retenus, n’ont pas le niveau requis. L’université française se pose des questions, mais ne trouve pas de réponses.
L’université pour tous… jusqu’au décrochage
Aujourd’hui, l’université française entend encore assurer une mission de démocratisation du savoir. Contrairement aux classes préparatoires aux grandes écoles (CPGE), où seuls les meilleurs élèves sont acceptés, la faculté ferme les yeux. À l’université, la “sélection” ne se fait pas à l’entrée, mais à parution des premiers résultats.
Les chiffres sont là : seuls 52 % des étudiants parviennent à franchir le cap de la première année. En effet, la licence 1 est souvent l’année de la désillusion, de la réorientation, pis du décrochage pour certains. Autre chiffre, les étudiants ne sont que 38% à obtenir leur licence en trois ans. Dans un article, Caroline Beyer, journaliste au Figaro, se pose, à juste titre, la question de savoir si, l’université française ne serait pas en réalité fermée pour ne pas dire hypocrite.
L’orientation à l’université en cause
“Le vrai problème n’est pas le taux d’échec en première année, mais le fait que la France, contrairement à tous les autres pays développés, n’atteigne pas l’objectif de 50 % d’une classe d’âge en licence”, explique Louis Vogel, président de la CPU (Conférence des présidents d’université).
“Nous en sommes à 40 %, ce qui est insuffisant à l’heure où l’on parle de pacte de compétitivité”, poursuit Louis Vogel. La solution ? D’après l’ancien président de la faculté d’Assas, la solution n’est pas à trouver dans une “sélection” ou un alignement sur les CPGE. À en croire, il faudrait “revoir l’orientation et proposer des parcours diversifiés”.
Plusieurs universités proposent, aujourd’hui, des cursus pluridisciplinaires. Ces nouvelles formules permettent, en effet, de multiplier les débouchés et les réorientations. En 2010, était mis en place la Paces ou première année commune aux études de santé. Permettant aux élèves ayant échoué en première année de médecine de trouver une porte de sortie.
Il en va de même pour les classes de lettres supérieures qui offrent plusieurs débouchés, en cas d’échec à l’entrée à l’École normale supérieure, par exemple. Geneviève Fioraso, ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, voudrait de son côté revoir l’orientation des bacheliers professionnels et technologiques. Évincés des filières BTS et DUT, désormais très prisées par les bacheliers généraux.
En bref et en chiffres pour l’université et la prépa
Les enfants de cadres et professions intellectuelles supérieures représentent 30,6 % des étudiants à l’université, contre 50,9 % en classes préparatoires. Les enfants d’ouvriers sont présents à hauteur de 10,6% contre 6,3% en prépa. Mais à mesure que l’on progresse, la reproduction des élites reprend le pas : 28,5% d’enfants de cadres et professions intellectuelles supérieures sont en licence, 33,9 % en master et 35,9 % en doctorat, soit presque autant que dans les écoles de commerce (37,9 %).
- 59 % des étudiants de l’enseignement supérieurs sont inscrits à l’université
- 3,4 % sont en classes préparatoires
- 5,5 % sont en écoles d’ingénieurs
- 5 % sont en écoles de commerce
L’université est-elle fermée ou hypocrite, comme se le demande Caroline Beyer ? Parvient-elle encore, ou a-t-elle jamais pu assurer sa mission de démocratisation du savoir ? L’Université doit-elle prendre exemple sur les classes préparatoires ? Le débat reste ouvert.
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